QU’est-ce qu’une fintech ? quelles sont les differentes typologies de fintech que l’on retrouve en afrique francophone ?
1,9 milliards de dollars en 2022. C’est le montant investi au sein des fintechs en Afrique. Cela représente 217 deals, soit 31% du total des deals réalisés (cf. Rapport Partech – 2022 Africa Tech Venture).
La Fintech est le secteur qui attire le plus d’investisseurs en Afrique. Il reste, toutefois très difficile d’en cerner les subtilités réglementaires. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé, dans une série d’articles de revenir sur la définition des fintechs, le cadre réglementaire applicable dans le cadre du lancement et de vous présenter le régime réglementaire applicable.
Dans le cadre de ce premier article nous revenons sur :
- la définition des fintechs ;
- les principaux acteurs de l’industrie fintech en Afrique ; et
- sur la typologie de services que l’on retrouve assez régulièrement en Afrique francophone dans le secteur des fintechs.
Qu’est-ce qu’une Fintech ?
L’expression FinTech dérive de la contraction des mots « Finance » et « Technologie ».
D’après le dictionnaire Larousse, ce nom féminin invariable désigne “une startup du secteur financier qui utilise les nouvelles technologies pour proposer des services bancaires et des produits financiers innovants, plus simples et moins chers”. Le secteur de la fintech désigne l’ensemble de ces startups.
Cette expression fait donc référence à des technologies qui visent à définir des méthodes innovantes dans la fourniture de services financiers.
En revanche, le secteur de la FinTech désigne globalement toutes entreprises, entités ou « Start-ups » innovantes qui recourent à la technologie pour repenser les services financiers et bancaires.
Qui sont les principaux acteurs de l’industrie Fintech en Afrique ?
Les acteurs opérant dans l’industrie des FinTechs sont principalement regroupés comme ci-après :
- Les établissements bancaires agréés qui investissent dans la digitalisation complète ou partielle de leurs opérations ainsi que des produits et services financiers pour formuler une offre entièrement numérique. A titre d’illustration, TymeBank en Afrique du Sud, Orange bank en Afrique francophone et Kuda au Nigeria sont des expériences de banques digitales sur le continent Africain (1).
- Les entreprises de technologie financière ou FinTechs qui ne sont pas des banques et qui offrent des modes innovants et moins onéreux de distribution de produits et services financiers à fort contenu technologique. Plusieurs FinTechs en Afrique francophone opèrent dans le cadre de partenariat avec des établissements bancaires ou de façon indépendante et autorisée, principalement pour l’émission et la distribution de monnaie électronique (Mobile money)(2).
- Les GAFAM (3), à savoir, Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft qui ont étendu leurs champs d’activités initiaux aux services bancaires tels que les paiements, les offres de comptes courants et de carte de crédit. Cette tendance a été également observée en Asie au niveau des BATX pour BAIDU, Alibaba, Tencent et Xiaomi en Chine.
Quels sont les principaux services rendus par les FinTechs en Afrique francophone ?
Les entreprises de technologie financière ou FinTechs proposent les typologies de services ci-après en Afrique francophone (cette liste n’est pas exhaustive) :
- Services Financiers Numériques : paiement électronique, émission et distribution de monnaie électronique, transfert d’argent, dépôt, retrait, facturation, gestion de la petite monnaie, épargne, Wallet, Mobile Banking, Mobile Money, paiement de masse, paiement marchand ;
- Assurance : les FinTechs sont également présentes dans le secteur des assurances et fournissent des services pour la souscription et la gestion des contrats d’assurance et des sinistres déclarés. Les acteurs ont également recours à l’intelligence artificielle et à la Big data pour l’évaluation des risques et les analyses prédictives ;
- La création et la commercialisation de crypto-actifs ou actifs financiers virtuels : les crypto-monnaies ou actifs numériques reposent sur la technologie Blockchain à travers un protocole informatique de transmission et de stockage décentralisé d’informations cryptées. Elles sont utilisées comme monnaies virtuelles pour réaliser les paiements numériques, bien que n’ayant pas de statut juridique clair et n’étant pas reconnues comme des instruments financiers
- Financement participatif (Crowdfunding, crédit et Investissement) : cette activité consiste pour les FinTechs à collecter des ressources du public via une plateforme internet sous formes de prêt (Crowdlending), de don (Donation-based), ou de prise de participation (Equity Crowdfunding) ;
- Développement de plateformes numériques : ces acteurs sont très présents sur le segment des entreprises de technologie financière opérant en Afrique francophone pour offrir des plateformes digitales innovantes optimisant l’offre et la gestion des produits bancaires classiques.
Enfin, il convient de souligner la place importante qu’occupe l’émission de monnaie électronique dans l’écosystème des services financiers numériques en Afrique francophone. Ce positionnement a été largement favorisé par les efforts de régulation formelle de cette activité, ouvrant ainsi la voie à la transformation numérique.
🔜 Afin de pouvoir lancer son activité en qualité de fintech, il est indispensable de pouvoir connaître son statut afin de pouvoir comprendre la réglementation applicable et les potentielles autorisations préalables. Pour connaître les autorisations à obtenir avant de créer une Fintech en Afrique de l’ouest, n’hésitez pas à consulter nos prochains articles.
Information sur l’auteur : cet article a été rédigé par Monsieur Kadder Ismaël TOURE, spécialiste en finance participative. Les avis exprimés dans cet article font références aux recherches personnelles du seul auteur.